MEASURE THE FEELING
Exposition collective chez Oddity Paris du 6 au 23 octobre 2022, avec Benedict Brink, Clare Shilland, Haydée Touitou et Hella Keck/ Group show with Benedict Brink, Clare Shilland, Haydée Touitou and Hella Keck, at Oddity Paris, October 6th to 23rd of 2022.
13 tirages de la série en cours “Où tu es et d’où tu viens”/ 13 prints from the ongoing project “Où tu es et d’où tu viens”
300 x 430mm
Edition de 5/ Edition of 5
Vue de l’installation principale/ View of the main installation:
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Vues de l’exposition/ Exhibition views:
“Elles ont commencé par appréhender leurs propres corps. Un sujet immédiat, disponible.
Prendre en photographie sa nudité en miroir, pour mieux ressentir ce que d’autres leur
offriront. Une pose. Viendra ensuite l’exercice de la bonne distance, pour elles-mêmes, et
pour les autres. Entre l’appareil et le sujet, elles définissent un espace du consentement. Un
espace physique, confiné entre les murs ou dispersé dans le paysage, et un espace mental,
qui prend le doux nom de confiance.
Telle que définie de manière scientifique, la distance intime s’établit à moins de quarante
centimètres entre deux personnes en interaction (Edward T. Hall, 1963). Elle intervient dans
le plus petit intervalle de proximité, après la distance publique, la distance sociale et la
distance personnelle. Dans la traduction photographique de Benedict Brink, Marie Déhé et
Clare Shilland, l’intimité opère d’une science, plus subjective, du sentiment. Celui, entre
autres, de la bienveillance qu’elles portent sur leurs corps et qu’elles déposent sur le corps
de leurs semblables, leurs sœurs, leurs amies, leurs filles.
Pour chaque image, une seule enveloppe, ou son extrait. Avec peu d'apparat, elles
rassemblent mentons, ventres, seins, et tissent en échos des conversations silencieuses. Le
visage effondré d’une statue qui se fissure sous le poids des standards, le nombril exposé
par la chair qui s’étire dans un paysage de peau en mouvement, le regard fuyant qui
s’émancipe comme les branchages dans la nature. Les photographies sont réunies pour
dépasser la solitude de leurs cadres. Réunies aussi Benedict, Marie, Clare, et toutes ces
personnes sur les images qu'elles ont renommées - par la construction d’affinités et
d’intimité -, proches.”
Texte de l’exposition écrit par Anne Bourrassé.
“Understanding their own bodies is the first thing they do. The subject is readily available.
Photographing themselves, reflected in the mirror, they consider what their models might
offer them. A pose. They then observe the distance that is comfortable to them, and to
others, between the camera and the subject. They define a space of consent. A physical
space, confined between walls or scattered in the landscape - as well as a
mental space, which we call trust.
According to Edward T. Hall (1963), intimate distance between two people is six to
eighteen inches (about 40 centimetres). It occurs in the smallest range of proximity, after
public distance, social distance, and personal distance. Benedict Brink, Marie Déhé and
Clare Shilland interpret this intimate space through photographs operating from a more
subjective science of feeling. The feeling, among other things, is of tenderness towards
their bodies and projected also onto the bodies of other women; their sisters, friends,
daughters.
Each image encompasses a single body, or a piece of it. With little formality, they show
chins, bellies, breasts, intertwining silent conversations. The collapsed face of a statue
cracking under pressure; the bare navel exposed by the flesh that stretches in a landscape
of flowing skin; the fleeting look, released, like branches in nature. The photographs are
brought together to overcome the loneliness of their frames. Benedict, Marie, Clare -
through discovering their affinities and building intimacy with their subjects - have
considered all these bodies, close.”
Exhibition text written by Anne Bourrassé.